Il est possible de se saisir des réunions d’information contre la « réforme des retraites », pour faire le lien, retraite à 64 ans/Sécurité sociale, et montrer que les exonérations de « charges patronales » en appauvrissant les Caisses de retraite, poussent les salariés (qui le peuvent) à souscrire aux Fonds de pension. Les Big Pharma, qui se sont enrichis grâce au remboursement de leurs médicaments, organisent leur pénurie afin de spéculer, à l’échelon européen, sur le « marché » de notre santé, au détriment de notreSécurité sociale. Ils poussent, eux aussi, à souscrire auprès des assurances… (pour ceux qui peuvent)
A l’Ile St Denis (93450), minuscule commune populaire de 7.800 habitants (60% d’abstentions aux présidentielles au 1er Tour), s’est tenu à l’initiative du Maire (S.E.), un rassemblement visant à mobiliser la population contre la retraite à 64 ans, en présence du Député Eric Coquerel (LFI) et d’une quarantaine de personnes dont la diversité était assez proche de celle présente dans les manifs, et d’une journaliste de l’Humanité Dimanche. Un syndicaliste (CGT) ouvre le feu en rappelant à quel point ces 4 ans de plus, seront destructeurs sur les salariés déjà usés par leurs conditions de travail et de vie. Le prétexte du déficit annoncé, des Caisses de retraite (environ 13 Mds€) est alors rapproché du volume total du budget des Caisses de retraites (400 Mds€ environ). Ce rapprochement permet d’en souligner l’insignifiance (3% environ).
Le budget global des Caisses de Retraites et celui de la Sécurité sociale, représentent un total de 650 Mds€ environ (proche de celui de l’État). De quoi susciter la convoitise des financiers. Résultat de décisions gouvernementales régulièrement renouvelées, les exonérations de « charges sociales patronales » (35 Mds€, près de 3 fois le « déficit » prétendu), sont prélevées sur les salaires BRUTS. Elles appauvrissent d’autant Sécurité sociale et Caisses de Retraite. Or, ces cotisations sociales sont bien LA propriété des salariés puisque prélevées sur le salaire global (le brut). En parallèle, JAMAIS n’est évoqué l’enrichissement des actionnaires des laboratoires, grâce au remboursement, depuis 1946, de leurs médicaments par la Sécurité sociale. Ainsi SANOFI, en 2021, a versé 4,5Mds€ de dividendes. La Sécurité sociale, dans son ensemble, et les cotisations des salariés, solidaires, qui les alimentent, seraient-elles au service du profit des actionnaires au lieu de rester, exclusivement, au service de notre santé ?
De plus, en pleine épidémie COVID, SANOFI continue de licencier chercheurs et techniciens. SANOFI réprime les syndicalistes qui s’opposent à cette liquidation. SANOFI, comme les autres laboratoires, organise les pénuries de médicaments (Amoxicilline ou Paracétamol …) en France, pour les vendre, plus chers, ailleurs en Europe. Notre santé n’est pas une marchandise. L’indépendance sanitaire, au service des seuls patients, est seule, garante de la recherche libre de molécules nouvelles, et de leur mise en circulation au prix de revient, hors dividendes parasites. Notre santé n’est pas une marchandise : elle est nôtre, notre survie en dépend. Notre santé n’est pas objet de spéculation. Les 3.000 meurtres du Médiator le prouvent, comme le prouve la mort des 1.500 enfants hémophiles irakiens, tués par du sang, que l’on savait contaminé par le VIH, en 1989, par un laboratoire français. Notre santé doit donc être installée hors du Marché, donc hors du profit de quelques-uns.
PS: [A postériori, il est tentant de rapprocher la centaine de victimes rescapées du séisme en Turquie, parmi 40.000 victimes ensevelies, au prix de l’effort solidaire de centaines de sauveteurs (Macron et ses supports, diraient « le coût » !!), pour mesurer l’énormité des actes du Médiator ou du sang contaminé VIH, pour servir le profit. En Turquie, il n’était aucunement question de la profitabilité de cette action, seulement de vies humaines…]
Contribution de Michel MOUREREAU