Pas étonnant que l’on se perde dans l’image et la stratégie du groupe Sanofi tant les messages proclamés sont contredits par les faits.
Tantôt il se décrit comme « l’alliance de l’innovation et de la force industrielle, le groupe qui partage avec les français la volonté d’avancer, d’apprendre et de repousser les limites pour les patients /la médecine de demain, l’amélioration de la vie des gens » et tantôt il multiplie les ruptures, se désengage de nombreux médicaments utiles, ferme ou vend la moitié de ses sites, réduit les effectifs de recherche, de production et de distribution, continue à intoxiquer salariés et riverains à Mourenx et passe à côté du vaccin Covid. Recherche et activité, sacrifiées sur l’autel de la finance.
Certains sont sensibles au storytelling patronal et croient sur parole la communication du groupe, tels nos ministres qui allègent les « charges *» et les impôts du fleuron national (plus de 100 millions par an de crédit d’impôt perçus par Sanofi). Tout cela pour aboutir à l’explosion des dividendes et à celle de la rémunération des dirigeants
Enterré, le rapport sur les ruptures de médicaments du Sénat et ses causes ; mises au placard, les alertes multiples des organisations syndicales, dont tout particulièrement celle de la CGT. Ce n’est plus de la naïveté mais de la complicité. Ainsi, Sanofi et le gouvernement utilisent l’externalisation de l’activité production de principes actifs du groupe, renommée Euroapi, en la commuant en un exemple de relocalisation. Quand la communication étendue au marché sert d’élément de langage politique !
Feront-ils de même pour l’externalisation de son secteur santé grand public et pour la vente de la distribution à DHL annoncé cette année ? C’est toute la chaîne de la découverte à l’élaboration du médicament et sa distribution au plus près des patients qui est cassée. C’est un véritable démantèlement scientifique et industriel du principal groupe pharmaceutique français qui est en cours et le gouvernement applaudit.
Sanofi, « Janus aux deux visages », au service de la spéculation boursière mais certainement pas au service de la santé des patients en France et dans le monde.
Les pratiques des grands groupes pharmaceutiques, leurs restructurations permanentes déstabilisent les équipes de recherche quand elles ne sont pas démantelées, dégradent et cassent les savoir-faire industriels et de distribution en cédant et fermant les sites. Résultats les flux financiers sont en effervescences et les médicaments se délitent sur les présentoirs des officines. C’est l’angoisse pour les soignants et les patients, en perte et profits les pertes de chances.
Pour 2024/2025 Sanofi lance son cinquième plan d’économie (depuis 2008) de 2 milliards sur deux ans.
Quelles coupes sombres allons-nous découvrir au détriment de la santé ? Le citoyen doit-il attendre comme un rat de laboratoire dans son bain d’eau à température croissante ?
Le savoir-faire scientifique et industriel doit être mis au service de la santé des populations. Il est urgent que les forces syndicales, politiques, associatives et simples citoyens travaillent ensemble et fassent du médicament un bien commun, sous la responsabilité des citoyens via la sécurité sociale. Le collectif Médicament Bien Commun, qui milite pour l’accès aux soins pour toutes et tous, entend pleinement y contribuer.
*les cotisations sociales
“plus de 100 millions par an de crédit d’impôt perçus par Sanofi” :
“Début 2021, en pleine épidémie et alors que la firme a touché 1,5 milliard d’euros de Crédit d’impôt recherche en plus de bénéfices records (12 milliards d’euros, soit 340 % de mieux que l’année précédente), le groupe Sanofi annonce encore la suppression de 364 postes de chercheurs, et le versement de 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires.”
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanofi#Controverses)