Dans la continuité du « plan innovation 2030 » de juin 2021, voulu par le président Macron, prévoyant 7.5 milliards d’euros pour faire de la France « un pays leader en innovation de santé et contribuant à sa souveraineté en santé », a été lancée, en octobre 2022, l’Agence de l’innovation en santé (AIS). Son objectif est de contribuer à poursuivre et simplifier les travaux visant à accélérer l’accès aux innovations de santé, poste clé de la compétitivité pharmaceutique française.
La mise en place de l’AIS est présentée, selon Antoine Largier[i], comme une prise de conscience, en France, de l’intérêt d’intégrer les innovations, en utilisant au mieux les potentialités, en vrac, de la thérapie génique, des biotechnologies, des exploitations des données de santé et de l’intelligence artificielle (IA), aux pratiques médicales et aux parcours de soins des patients. Les enjeux seraient l’efficacité du système de soins, la croissance économique et la souveraineté sanitaire française, l’objectif final étant le bénéfice du patient.
Bruno Bonnell (Secrétaire général pour l’investissement), chargé de France 2030, et Lise Alter (Directrice de l’Agence de l’innovation en santé)[ii] précisent « Accélérer l’accès des patients aux innovations en santé, cela passe […] par un soutien massif à la Recherche pour transformer [….] les passerelles public/privé » Ce qui se traduit par un budget supplémentaire de 1.2 milliards d’euros attribué par la puissance publique pour soutenir la recherche biomédicale dans l’hexagone.
Pour le Leem[iii], le secteur pharmaceutique en France serait sur une pente décroissante, nécessitant de fortes mesures pour augmenter l’attractivité du pays dans ce domaine. Elles correspondent aux exigences des entreprises du médicament, à la recherche de nouveaux débouchés, qui n’hésitent pas à faire jouer la concurrence entre les États pour obtenir des évaluations de médicaments simplifiées, des délais d’accès au marché raccourcis, la promotion des partenariats public/privé, ou encore la révision du financement des médicaments. Message reçu 5/ 5 par nos dirigeants qui en ont fait la feuille de route de l’AIS.
Parmi les missions de l’AIS figure la création d’un écosystème constituant une force d’attractivité pour l’installation d’industriels de santé d’envergure internationale, à travers l’émergence de bioclusters conduisant à l’établissement de partenariats durables et productifs entre équipes académiques et industrielles. Cinq sont prévus sur le territoire. Le premier de ces bioclusters à voir le jour est celui de Paris-Saclay cancer cluster (PSCC), pour accélérer la lutte contre les cancers. C’est un regroupement de compétences sur un même territoire (Gustave Roussy, Institut polytechnique de Paris, Inserm, Sanofi, Université Paris-Saclay), la priorité étant donnée aux projets de recherche avec un fort potentiel de transfert rapide vers l’industrie.
Le tapis rouge est déroulé pour les entreprises. De l’aveu même du cofondateur et président de l’association PSCC, Eric Vivier, « [ce cluster] disposera d’une offre intégrée proposant aux entreprises de trouver ce dont elles ont besoin selon leurs projets : expertise, accès à une plateforme technologique, accès facilité pour le lancement d’essais cliniques, financement de jonction entre deux levées de fonds »[iv].
« Des supports financiers, immobiliers et juridiques sont également prévus pour faire de cet écosystème un projet global et cohérent délivrant rapidement de nouveaux médicaments. Le PSCC bénéficiera dans ce cadre d’un soutien étatique de 100 M€ maximum sur dix ans»[v].
La politique industrielle du plan Innovation Santé 2030, de mise au service des firmes pharmaceutiques, par l’AIS, des institutions de recherche (Inserm- CNRS), des institutions de régulation et des fonds publics profite-t-elle à la souveraineté sanitaire du pays ? Les entreprises privées jouent-elles vraiment le jeu de maintenir leurs activités en France, perpétuel motif de chantage : la production et des emplois maintenus dans le pays contre des facilités permettant d’optimiser leur compétitivité.
Sanofi[vi], la seule entreprise du médicament, semble-t-il, au cœur du PSCC, devrait être la grande bénéficiaire de toutes les attentions qui y sont déployées. Elle affirme qu’il lui parait essentiel de participer à la création de cet écosystème R&D de Paris-Saclay et prévoit même des investissements pouvant aller jusqu’à 150 millions d’euros sur dix ans. Dans le même temps, en juillet 2022, l’entreprise[vii] décide la fermeture du site de Chilly‐Mazarin/ Longjumeau, à proximité du PSCC, laissant le président de l’agglomération Paris‐Saclay, Grégoire de Lasteyrie, dans la plus grande incompréhension, face à cette regrettable décision, de ce qu’il qualifie « une opportunité manquée de profiter d’un écosystème R&D unique en France»[viii]. Décision qui remet en question l’avenir de 1500 salariés travaillant sur le site. Au printemps 2023, Sanofi évoque la suppression de 265 postes dans les vaccins sur le site de Marçy l’Etoile, puis de 140 postes dans la fabrication de médicaments de synthèses sur les sites d’Aramon et de Sisteron, en fermant deux ateliers de production chimique polyvalents.
Sanofi serait-il un partenaire peu fiable, jouant sur les deux tableaux : intérêt pour des partenariats avantageux, accumulation des aides publiques de l’Etat – un milliard d’euros perçu en dix ans via le crédit impôts recherche (CIR) – tout en poursuivant imperturbablement sa politique de réorganisation pour « adaptation aux besoins des marchés », en appliquant une stratégie de délocalisation et d’externalisation hors de France de ses activités[ix]? Ou est-ce un scénario plus général?
Attiré par l’effet d’aubaine, le groupe Servier s’invite sur le plateau de Saclay avec un projet de regrouper la majeure partie des salariés de ses différents sites R&D (1500 à terme), mais au prix de quatre Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) impactant 67 emplois sur le site de Gidy et 80 sur le site d’Orléans.
D’autres entreprises, telles que Novartis, ont manifesté leur intérêt pour les bioclusters. En septembre 2021, cette entreprise avait jeté son dévolu sur le site des Ulis, centre de production de thérapies géniques et cellulaires, détenu alors par LFB[x], bénéficiant, pour accélérer la production de Kymriah[xi]puis de nouvelles thérapies en ophtalmologie, de 800 000 euros du plan de relance. En mars 2023, elle annonce qu’elle va arrêter la production de la thérapie cellulaire aux Ulis, mettant en sursis 209 salariés du site, qui vont s’ajouter aux 530 suppressions de postes en France, prévus par le plan « transforming for growth » mis en œuvre début 2023.
Citons encore MSD, qui vante d’un côté la qualité des chercheurs, des soignants, et du réseau hospitalier en France, ainsi que son crédit impôts recherche, et de l’autre prévoit un PSE qui va supprimer 52 postes en santé humaine dans l’hexagone.
Il n’y a guère que Pfizer[xii], qui, considérant que les instituts de recherche publique français sont parmi les plus innovants au monde, promet d’investir 500 000 euros pour soutenir la recherche et la production en France, sans – pour l’instant-accompagner cette décision d’un plan de restructuration. Il est vrai que la situation de Pfizer est particulière : la vente du vaccin contre le Covid lui a fait gagner 31 milliards de dollars en 2022.
Les exemples cités confirment que ce n’est ni l’utilité sociale, ni le bien-être économique du pays qui guident les entreprises pharmaceutiques. Comme pour n’importe quelle entreprise capitaliste, seules les attirent les conditions qui favorisent l’essor de leurs activités permettant une accumulation des richesses. L’emploi, les conditions de travail, la rémunération et les horaires des salariés ne sont que des variables d’ajustement de l’optimisation de la rentabilité. Seule compte pour ces firmes la course à la compétitivité, et les innovations médicales leur sont essentielles pour se réinventer et se renforcer face à la très féroce concurrence des géants du Web, Google, Microsoft, Amazon, qui s’immiscent dans le domaine de la santé.
Ces géants bénéficient d’une colossale puissance financière et ont l’accès aux Big Data de la santé, fantastique mine à exploiter, véritable eldorado prometteur de croissance économique. Les industries pharmaceutiques (IP) entendent bien en profiter, en surfant sur leur bonne implantation dans l’écosystème de recherche en France et en Europe, et en s’attirant les faveurs des puissances publiques pour minimiser leur prise de risque. Elles usent de leur position monopolistique pour exercer des pressions sur les pouvoirs politiques, afin que le droit et la fiscalité soient à leur avantage, sans pour autant se sentir redevables envers les États. Elles ne connaissent d’obligations qu’envers leurs dirigeants et leurs actionnaires aux appétits insatiables.
Il est alors légitime de se demander en quoi les mesures d’incitations décidées par l’AIS pour augmenter l’attractivité de la France en matière d’innovation sont bénéfiques aux patients. L’accent est mis sur l’accès précoce des patients à des thérapies innovantes, ce qui se traduit dans les faits par une évaluation clinique en vie réelle, qui amène à administrer des thérapies dont les effets secondaires ne sont pas connus[xiii]. Outre les problèmes éthiques que peuvent générer de telles pratiques (consentement éclairé du patient, critères d’inclusion dans l’essai), l’administration d’un traitement innovant exige une réorganisation des équipes hospitalières pas toujours anticipée en termes de moyens, pouvant mettre en danger la santé des patients. Malgré les efforts consentis par les institutions, de simplification de la réglementation et d’autorisation de mise sur le marché plus rapide, les IP persistent à commercialiser les thérapies innovantes à des prix exorbitants. Exemple : le Zolgensma[xiv] est vendu 9 millions d’euros la dose unique, le Nusinersen[xv] (Spinraza), un médicament à la balance bénéfice-risque incertaine, revient à environ 500 000 euros la première année, puis 250 000 euros par an les années suivantes, ou encore l’Hemgenix[xvi], commercialisé par le laboratoire américain CSL Behring[xvii], vendu 3,5 millions de dollars la dose unique. De leur point de vue, c’est justifié en raison de l’importance des investissements pour leur développement. Et de l’espoir offert – assimilé au prix de la vie- aux malades atteints de cancers ou de maladies rares (par exemple, l’amyotrophie spinale), jusqu’alors sans traitements efficaces, de guérison ou de survie plus longue avec une meilleure qualité de vie. Ces espoirs sont compromis par l’impossibilité de la sécurité sociale de rembourser ces traitements pour tous, l’obligeant à sélectionner les personnes pouvant en bénéficier. Cette mise à mal du système de remboursement par les assurances maladie ne fait qu’aggraver les inégalités d’accès aux soins, non seulement entre les pays du Nord et ceux du Sud, mais aussi entre toutes les populations de tous les pays.
Par ailleurs, toutes à leur nouveau paradigme de productions innovantes en santé, les entreprises du médicament délaissent les molécules plus anciennes, jugées d’une rentabilité insuffisante, le plus souvent tombées dans le domaine public, donc soumises à une réglementation de commercialisation moins avantageuse que celle des princeps, protégés par les brevets. Les patients sont ainsi confrontés à la double peine des traitements innovants à des prix trop élevés qui en limitent l’accès, et des pénuries de médicaments, notamment d’intérêt thérapeutique majeur (3750 spécialités manquent à l’appel en 2023 – 40 en 2008), causant des pertes de chance pour toutes les personnes malades.
Il est dans l’ADN néolibéral, incarné par le président Macron, de considérer que l’innovation est le moteur de la croissance économique et que de l’accroissement des richesses des entreprises résulte la prospérité des populations sur le territoire. Ce pourrait être vrai si les aides financières, fiscales, réglementaires, étaient soumises à des conditionnalités contraignant les entreprises à contribuer, à la hauteur de leur profit, à la modernisation du pays et au développement de la société.
Or il n’est pas imposé aux entreprises de prendre en compte les externalités, en l’occurrence négatives, de leurs décisions en matière d’emploi, ou de leur réponse à des besoins fondamentaux, tels que l’accès aux soins et médicaments, en pratiquant des prix justes. Sur le long terme, ce soutien inconditionnel aux groupes privés de la pharmacie présente des effets pervers, notamment en en privant les services publics de la santé et les hôpitaux entraînant leur dépérissement et aggravant les difficultés d’accès aux soins de la population.
Par ailleurs l’augmentation du nombre de start-up[xviii] dans le domaine de la santé, de 457 en 2013 à 720 actuellement, dont se glorifie le gouvernement français, est en réalité un indicateur de rentabilité à court terme. Ces structures captent les compétences des institutions publiques et les découvertes issues de leurs recherches (financées principalement par les fonds publics). Elles assument, à la place des multinationales, la prise de risque du développement clinique des produits. Quand un produit est mature pour son exploitation industrielle et commerciale, elles se font racheter par les multinationales qui accaparent la plus-value. Phénomène qui est protégé de la critique.
Contrairement à ce que le gouvernement continue à vouloir faire croire, il ressort que ni la souveraineté sanitaire, ni le bien-être de la société, ni les patients ne sont réellement bénéficiaires de cet arbitrage des politiques publiques en faveur de la croissance des firmes privées. Ces dernières en sont les seules gagnantes comme en témoignent les chiffres d’affaires, toujours en progression : en 2022[xix] 43 milliards d’euros pour Sanofi, 49 pour MSD, 51,6 pour Novartis et 56 pour Pfizer.
Le développement accéléré de l’innovation en santé, prétexte à des financements massifs du secteur privé de la pharmacie, imposé par le haut, est à remettre en cause. Il ne s’agit pas de refuser l’innovation et le progrès, mais d’œuvrer pour des modèles économiques et industriels réellement au service de finalités collectives. Des solutions alternatives pourraient émerger d’une réflexion qui partirait des besoins de la population, en concertation avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de production des biens et services de santé. La mise en place d’une organisation plus participative nécessite une volonté politique forte, s’appuyant sur l’ensemble de la société qui doit prendre conscience des enjeux de démocratisation de l’accès durable aux innovations thérapeutiques et aux soins. La réappropriation par les citoyens du système de santé, mettant fin à son exploitation capitaliste, permettrait de redonner la primauté aux droits sociaux fondamentaux sur les intérêts économiques.
Médicament Bien Commun : 08-06-2023
Références et notes
[i] https://grandanglesante.fr/dossiers/innovation-sante/innovation-sante-les-conditions-du-succes-francais/
[ii] https://grandanglesante.fr/dossiers/innovation-sante/accelerer-simplifier-anticiper/)
[iii] Leem : Les entreprises du médicament ; La France figure au 4ieme rang des pays producteurs de médicaments en UE, derrière la Suisse, l’Allemagne, et l’Italie, après avoir été leader de 1995 à 2008
[iv] (https://www.gustaveroussy.fr/fr/paris-saclay-cancer-cluster-lancement-operationnel-gustave-roussy)
[v] (https://pharmaceutiques.com/actualites/ecosysteme/le-paris-saclay-cancer-cluster-entre-dans-sa-phase-operationnelle/)
[vi] Sur Sanofi et le PSCC : l’objectif pour Sanofi est d’accéder à des échantillons de tumeurs de patients, fournis par l’Institut Gustave Roussy, de manière à pouvoir les étudier grâce à des matériels modernes et performants qui permettent des analyses cellule par cellule et en 3D. Cela permettra de comprendre la diversité de la population de cellules et voir celles qui développent une résistance au traitement et par quels mécanismes. Derrière, des équipes de biostatisticiens (un métier très recherché) de l’IGR aideront à en tirer des informations pertinentes. Ces données pourraient théoriquement servir à faire progresser la compréhension des phénomènes d’échappement des tumeurs aux traitements, en pratique ils serviront à cela uniquement en lien avec les produits de Sanofi et eux seuls. Au lieu de profiter à la recherche en général, cela aidera d’abord Sanofi à disposer d’un avantage compétitif par rapport aux autres labos qui n’ont pas tous accès à ce type d’information.
[vii] A propos de Sanofi et du Paris Saclay Cancer Cluster (PSCC) : au moment de l’arrêt de la R&D en Neurologie et Maladies Rares à Chilly-Mazarin (il y a deux ans), qui a précédé de quelques mois l’annonce de la fermeture et du transfert des activités à Gentilly et Vitry, nous avions proposé en tant qu’experts du CSE-C (Ethos et Syndex) un projet qui a ensuite été porté par l’ensemble du CSE-C (avec la CGT comme moteur, mais c’est le CSE-C de l’époque qui l’a repris à son compte). Ce projet s’appuyait sur la technologie de franchissement des barrières (dont la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau, et les barrières tumorales, qui protègent les tumeurs) mises au point par des équipes de Chilly-Mazarin. Il défendait l’idée de réutiliser les compétences en neurologie pour développer un pôle de neuro-oncologie afin de mettre au point des traitements des tumeurs cérébrales et neurologiques, notamment chez les enfants (cela fait partie des tumeurs les plus fréquentes chez les enfants avec les leucémies, mais elles manquent cruellement de traitements efficaces). La technologie de franchissement des barrières servirait pour que les médicaments atteignent les cellules cérébrales malades. Elle pourrait aussi être utilisée plus largement dans d’autres types de cancers pour que des traitements pénètrent à l’intérieur des tumeurs solides. Cela aurait permis à la fois de conserver des emplois et des compétences et de redévelopper toute une activité susceptible d’aboutir à des traitements innovants utiles pour sauver des vies, tout en s’inscrivant dans le pôle Oncologie de Sanofi où la France a le rôle principal. L’existence de différentes structures dans « l’écosystème » parisien travaillant sur le cerveau ou sur les tumeurs cérébrales était un atout supplémentaire. Sur le moment, la direction de Sanofi a été bien embêtée par cette proposition, elle a dit vouloir y réfléchir et réserver sa réponse. Celle-ci est tombée un peu plus tard, en plein été : négative, bien entendu, car « non conforme à la stratégie » (sous-entendu : pas de perspectives d’aboutir à court terme). Comme quoi il peut y avoir tout un « écosystème » et de nombreux atouts dont des compétences internes reconnues, les labos ne se lanceront dans des recherches que s’il y a de l’argent public à la clé et que si les traitements visés ont l’assurance de procurer des bénéfices rapidement, et tant pis pour les enfants (et les adultes) malades.
[viii] https://mesinfos.fr/ile-de-france/fermeture-du-site-de-sanofi-a-chilly-mazarin-et-longjumeau-paris-saclay-regrette-la-decision-111469.html
[ix] Dans ses restructurations successives, Sanofi a décidé de quasiment spécialiser la France sur l’Oncologie et de regrouper toute sa Recherche à Vitry. Dans Sanofi, l’Oncologie se partage entre la France (premier site) et les Etats-Unis ; l’Immuno-inflammation entre l’Allemagne (premier site), les Etats-Unis et une toute petite équipe en France ; et la Neurologie, les Maladies Rares et les Maladies Rares du Sang aux Etats-Unis, avec aussi les thérapies géniques et cellulaires. (Je mets de côté les Vaccins). Or, la R&D de Sanofi patine en Oncologie tandis qu’elle connaît des succès dans l’Immuno-inflammation, les Maladies Rares et les Maladies Rares du Sang, et peut-être la Neurologie (à confirmer). Des ressources importantes vont donc être consacrées au développement de ces nouveaux produits, ressources qui seront prises sur d’autres budgets, peut-être bien sur l’Oncologie. Donc oui, malgré tout le discours sur le PSCC et l’écosystème, il est tout à fait possible et vraisemblable que Sanofi procède à une restructuration affectant l’oncologie et le site de Vitry dans les deux ans qui viennent.
[x] https://www.groupe-lfb.com/le-groupe/une-place-particuliere-en-france/un-acteur-industriel-de-sante/
[xi] Kymriah (tisagenlecleucel) est un produit à base de cellules autologues génétiquement modifiées contenant des lymphocytes T transduits ex vivo au moyen d’un vecteur lentiviral exprimant un récepteur antigénique chimérique (CAR) anti-CD19 comprenant un fragment variable à chaîne unique anti-CD19 murin (scFV) lié par une région transmembranaire charnière CD8 humain à une chaîne de signalisation intracellulaire du domaine co-stimulateur 4-1BB (CD137) humain et au domaine de signalisation CD3-zêta.
[xii] Sur Pfizer, il n’y a peut-être pas de restructuration à l’heure actuelle mais ce groupe qui dit investir dans la recherche et la production n’a plus d’usine en France alors qu’il en avait plusieurs dans les années 1990-2000 : toutes ont abouti dans l’escarcelle des sous-traitants / façonniers, que ce soit en production pharmaceutique (Angers, Amboise, Orléans, Val-de-Reuil) ou en chimie. Par contre, il est vrai que ce groupe génère toujours une activité industrielle très significative chez certains sous-traitants en France, notamment en chimie et pas seulement dans ses anciennes usines. Les investissements chez Axplora (ex-Novasep) à Mourenx, en lien avec l’antiviral anti-Covid-19 Paxlovid de Pfizer, sont l’exemple le plus connu, mais ce n’est pas le seul.
[xiii] Voir notre article publié le 7-12-2021 : http://medicament-bien-commun.org/faut-il-adopter-de-nouveaux-standards-en-matiere-de-R&D
[xiv] thérapie issue de la recherche de l’AFM-Téléthon et développée par Novartis, destinée aux patients souffrant d’amyotrophie spinale (SMA), une maladie orpheline.
[xv] Médicament utilisé dans le traitement de l’amyotrophie spinale 5q (associée à une délétion ou une mutation du gène SMN1 du chromosome 5)
[xvi] Traitement destiné aux patients souffrant d’hémophilie B, une maladie hémorragique rare qui peut entraîner de sévères complications.
[xvii] La société CSL Behring est bel et bien américaine, mais ce n’est qu’une filiale du groupe CSL qui est, lui, australien. Le nom CSL Behring accole à CSL celui de Behring qui est l’ancien pôle dérivés sanguins de feu le groupe allemand Hoechst puis Aventis Behring, racheté par CSL en 2004. Le fait que le siège de CSL Behring ait été mis aux Etats-Unis est juste un choix en lien avec l’importance des Etats-Unis comme lieu de collecte du plasma et de vente des dérivés sanguins
[xviii] Sur les start-up, il y a aussi le problème du bluff fréquent sur les résultats cliniques, pour « attirer des investisseurs » c’est-à-dire lever des fonds privés ou publics afin de poursuivre leurs travaux ou du moins prolonger leur propre existence jusqu’à la prochaine communication positive, spécialement pour celles qui sont cotées en bourse (mais pas seulement). Cela peut fonctionner pendant des années avant que la vérité moins reluisante n’éclate et que la start-up dont le projet était bancal depuis le début ne se casse la figure. Ce phénomène n’est pas exceptionnel, il est fréquent. Heureusement, de temps en temps, une start-up trouve vraiment quelque chose…
[xix] https://www.usinenouvelle.com/article/le-top-10-des-plus-grands-laboratoires-pharma-dans-le-monde.N2043202